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Freelance à l’étranger : comment avoir une bonne couverture santé ?

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Freelance à l’étranger : comment avoir une bonne couverture santé ?

Est-ce que les vacances vous ont donné envie d’ailleurs ? C’est possible de s’établir freelance à l’étranger pour une période donnée. Mais quid des frais de santé, et de la protection sociale ? Voici tout ce qu’il faut savoir si vous souhaitez partir couvert : précautions à prendre, point sur l’assurance maladie et la sécurité sociale, assurances à souscrire…A découvrir dans cet article !

Envie de soleil ! Je pars pour quelques temps

  • Votre Sécu dans l’UE et hors UE

Si vous décidez de partir dans des pays de l’UE pour une période de 6 mois, et qu’en parallèle vous conservez un domicile officiel et réel en France, alors vous restez assuré à la Sécu et vous pouvez utiliser la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) 👍

Si vous partez pour une période de 6 à 12 mois, sachez que vous ne pouvez pas avoir deux domiciles au sens de la Sécu, dans ce cas-là, il vous faudra certainement alors vous faire rattacher à votre pays d’accueil ou faire un détachement. 

Le détachement est une procédure qui consiste à indiquer à la Sécu que vous partez travailler dans un autre état tout en continuant de payer vos cotisations sociales en France, pour que la Sécu vous couvre à l’étranger.

👉 Pour un indépendant, le détachement est possible si vous avez déjà une activité réelle en France avant de partir et si vous conservez en France des moyens de travail (au moins une domiciliation professionnelle). Théoriquement, même pour un séjour de moins de 6 mois, si vous souhaitez rester couvert, vous devez faire un détachement, car travailler de l’étranger est juridiquement différent que d’y faire du tourisme.  

Si vous décidez de partir dans des pays hors UE, pour une période de 6 mois ou moins et que vous conservez un domicile officiel et réel en France, alors vous restez assuré à la Sécu qui vous couvrira sur la base française. Là aussi, pour être en conformité totale avec la Sécu, il faut théoriquement faire une procédure de détachement. 

Les remboursements se faisant sur la base des prix français, la couverture Sécurité Sociale sera très souvent insuffisante. En effet, dans la plupart des pays vous devrez utiliser des établissements privés qui sont beaucoup plus chers que les tarifs français. De plus, les établissements publics ne vous seront pas accessibles ou à des prix spécifiques pour les non-résidents. Il faudra alors souscrire une assurance complémentaire internationale adaptée au pays de séjour. 

Si vous partez plus de 6 mois, et sachant que vous ne pouvez pas avoir deux domiciles au sens de la Sécu, il faudra que vous vous rattachiez à votre pays d’accueil si un régime existe. Selon le pays, vous pourrez souscrire à une assurance locale ou à une assurance internationale adaptée. 

⚠ Attention : La Sécu ne vous couvre pas à l’étranger si vous ne conservez pas de domicile officiel et réel en France, quelle que soit la durée et la destination.
En effet, sans procédure de détachement, vous ne bénéficierez plus de la Sécu dès la date de votre départ et même si vous continuez de cotiser en France pour votre activité professionnelle.

  •  Qu’est-ce que la CEAM ?

La Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM, que vous pouvez commander ici) vous permet d’utiliser le système de santé de votre pays d’accueil comme un résident local. Néanmoins, elle ne signifie pas que tous les soins sont gratuits. Par exemple vous pourrez utiliser gratuitement le système public de votre pays d’accueil mais vous devrez certainement payer tous les soins dans le système privé. Une assurance voyage pourra alors vous faciliter la vie sans faire exploser votre budget. 

⚠  Attention : La CEAM ne fonctionnera pas pour un voyage réalisé dans un but médical. Elle ne peut donc être prise en compte pour des soins programmés à l’étranger.

 

  • Les assurances santé et rapatriement : à quoi ça sert ?

La CEAM ou le détachement ne couvrent pas tout. L’assurance voyage couvrira intégralement les frais d’une hospitalisation imprévue et surtout l’assureur paiera à votre place.

Dans certains pays, vous ne serez pas admis si vous ne pouvez pas prouver que vous avez les moyens de payer.

Elle paiera également les frais médicaux urgents sur place, car dans de nombreux pays, vous ne pourrez accéder qu’à la médecine privée qui coûtera très cher. Des analyses médicales peuvent coûter plus de 500 €, une IRM plus de 1000 €…😅

Elle pourra organiser un rapatriement sanitaire s’il n’y a pas de quoi vous soigner correctement sur place. 

 

  • Les assurances voyages des Cartes Bancaires

En plus des frais médicaux et du rapatriement, couverts généralement jusqu’à 150000 €, les assurances CB peuvent couvrir votre responsabilité civile sur place et des prestations de protection juridique ou d’avance de caution pénale.

Pour que votre voyage soit couvert, il faut que vous ayez payé l’intégralité du voyage avec votre carte. Le rapatriement est aussi prévu en cas d’accident ou de pathologie grave. 

Attention : ces assurances sont limitées aux séjours de moins de 90 jours et fonctionneront uniquement si la Sécu fonctionnera au moment du sinistre. Il faut donc être en règle avec la Sécu et les questions de détachement pour être certain d’être couvert. Il faut également toujours appeler l’assisteur avant d’engager des frais, sinon vous ne serez pas remboursé. 

 

  • Les assurances voyages 

Elles offrent les mêmes services que celles des Cartes Bancaires mais peuvent avoir des plafonds plus élevés, utiles dans les pays chers. Elles peuvent aussi avoir des prestations spéciales Covid ou épidémies. Elles sont généralement classées en 2 catégories : 

✅ Celles pour les séjours de moins de 90 jours : Elles ont alors les mêmes exigences que celles des cartes bancaires par rapport à la Sécu et aux procédures de remboursements. 

✅ Celles pour des séjours allant jusqu’à 12 mois : Elles peuvent fonctionner sans être rattaché à la Sécu au moment des soins. Les procédures de remboursements sont simplifiées et vous n’avez pas besoin de prévenir avant de consulter un médecin. Pour un prix généralement compris entre 30 et 60 euros par mois, elle vous simplifiera énormément la vie en cas de coup dur. C’est une dépense à prévoir dans le budget. 

 

  • Les visas 

Chaque pays établi ses propres critères et depuis la pandémie une preuve d’assurance santé sera nécessaire. Le développement du digital nomade réorganise les visas de certains pays. En effet, certains pays prévoient des visas spécifiques pour ceux qui travaillent en freelance. Des visas permettant : 

  • de travailler en toute légalité,
  • parfois d’ouvrir un compte bancaire,
  • de souscrire à des abonnements Internet, téléphonie,
  • de prendre un bail de location ou d’acheter un véhicule.

 

Liste des pays ayant créé ce type de visas : 

Pays

Visa

Durée de séjour possible

Dubaï

Virtual Working Program 

1 an

Thaïlande

Smart Visa 

4 ans maximum 

Barbade

Welcome Stamp

12 mois

Costa Rica

Residencia Temporal

2 ans et possible de renouveler

Bermudes 

Work From Bermuda

12 mois et renouvelable

Islande

Long-term visa

3 mois à 1 an

Estonie 

Visa numérique

3 mois à 1 an

Antigua-et-Barbuda

Antigua Nomad Digital Residence

2 ans

Les îles Caïman

Global Citizen Concierge

2 ans

L’île Maurice

Visa Premium

1 an, renouvelable 

Croatie

Digital Nomad Visa

1 an

Allemagne

Freelance Freiberufler Visa 

 

Argentine

Rentista Visa 

1 an avec une possibilité de renouveler jusqu’à 3 ans.

Colombie

M-Type Visa Freelancer 

3 ans

Malte 

Digital Nomad Residency

6 mois ou 1 an

 

L’existence de ces visas prouve que pour les services d’immigration de nombreux pays, travailler sur leur sol, même en freelance, n’est pas anodin et ne doit pas être considéré comme du tourisme. La plupart de ces visas visent surtout à protéger l’emploi local ou à créer de l’emploi local : A Dubaï et à Maurice vous devrez prouver que vous avez des revenus générés hors Dubaï, en Thaïlande ou en Allemagne (pour les citoyens hors Schengen), que vous avez des compétences spécifiques utiles au pays, etc.

Ces visas ont également un coût : 611USD à Dubaï, 10000THB en Thaïlande, 850USD en Argentine.

 

Je plaque tout ! Je suis freelance et je pars vivre à l’étranger

  • Fini la Sécu 😅

Si vous décidez de vous installer à l’étranger, sachez que vous ne serez plus couvert par la Sécu dès le jour de votre départ.

Dans le cas où un système d’assurance maladie existe dans votre pays d’accueil, vous pourrez y être rattaché. En revanche, moins de 20 pays dans le monde proposent aux expatriés des système d’assurance maladie équivalent à ce que l’on connaît en France. Voici quelques exemples de pays : l’Allemagne, l’Autriche, le Canada, certaines régions d’Espagne, le Bénélux, les pays scandinaves, etc. Et certains pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour, ont de bons systèmes de santé mais qui sont réservés aux nationaux ou résidents permanents. 

Dans tous les autres pays (prenez l’exemple de la Thaïlande ici, pour éviter que le séjour tourne au cauchemar en cas d’accident, il faudra prendre une assurance santé locale ou internationale. 

Cela peut paraître hallucinant mais dans de nombreux pays les assurances auto ne sont pas obligatoires et en cas d’accident de la route, même si vous vous faites renverser dans la rue, ça sera à vous de payer les frais si vous voulez pouvoir être soigné. 

 

  • La CFE : Caisse des Français de l’Etranger

La Caisse des Français de l’Etranger (CFE, https://www.cfe.fr) est ouverte à tous les Français résidant à l’étranger, mais également à tous les ressortissants de l’UE et de l’EEE résidant hors de France et de l’UE : 

  • son adhésion est facultative
  • elle ne donne qu’un remboursement partiel qui varie en fonction de votre pays de résidence
  • elle nécessite un remboursement complémentaire pour être couvert à 100%
  • elle comprend des offres en matière de prévoyance et retraite mais elles sont réservées aux salariés

Donc si vous êtes Freelance, normalement vous ne pouvez choisir que de cotiser à la couverture santé. Une astuce peut consister à passer par les services d’une structure de portage salarial. Cette solution peut être intéressante pour les séjours de durée intermédiaire, de 6 mois à 5 ans.

 

  • Assurance privées

Peu importe la situation dans laquelle vous êtes, vous pourrez avoir recours à des assurances privées pour : 

  • les frais de santé
  • la prévoyance
  • l’épargne retraite.

Toutes ces assurances coûtent globalement beaucoup moins chères que les cotisations Sécu obligatoires et mutuelles en France mais le problème est qu’on les prévoit rarement dans son budget puisqu’en France, elles sont contraintes alors qu’ici, elles sont libres. Pour la santé, la première année, vous pouvez faire des économies en choisissant une solution temporaire, mais les garanties seront limitées à l’urgence. 

 

  • Les assurances locales

Dans certains pays à bas coût médical, opter pour une assurance locale peut être moins cher qu’une assurance internationale car les plafonds sont calculés sur la base des prix locaux pour la population de la classe moyenne locale. En revanche, en cas de coup dur, vous ne pourrez certainement pas accéder aux hôpitaux que vous voulez. De plus, vous n’aurez pas de prestation de rapatriement.

C’est donc à utiliser avec précaution et uniquement si vous maîtrisez bien le système de santé local ainsi que la règlementation locale.

Et voila pour notre tour d’horizon de la couverture santé pour les freelances à l’étranger. Si vous avez des questions n’hésitez pas à contacter notre équipe !

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Par Juliette Savio – Responsable Communication &  International Santé, le 30/08/2022
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