ÊTES-VOUS PRÊTS À CHANGER LE MONDE ? #FUTUREOFWORK
Près d’un Français sur deux est intéressé par le travail indépendant, malgré tout, le CDI reste la norme et est parfois considéré comme le Graal à atteindre absolument. En effet, seuls 15% des français ont aujourd’hui sauté le pas de l’indépendance… Et pourtant, dans un marché de l’emploi en pleine transition, le travail indépendant et les nouvelles formes d’emploi comme le portage salarial ou les plateformes apparaissent être des solutions d’avenir ! C’était le thème du colloque #FutureOfWork organisé par l’Observatoire du Travail Indépendant auquel Insitoo a participé. Retour sur ce débat d’actualité et d’avenir !
Les français intéressés mais trop peu informés
Près d’un français sur deux se sent concerné ou intéressé par le travail indépendant, d’après une enquête IPSOS parue ce jour. Du côté des moins de 35 ans, c’est même 57% des Français qui envisagent cette nouvelle forme de travail. Pourquoi le freelancing séduit ? Tout simplement car il répond aux besoins des entreprises qui fonctionnent de plus en plus en mode projet, mais également au marché de l’emploi qui tend vers plus de flexibilité ; sans oublier qu’il offre plus de liberté aux travailleurs, une certaine maîtrise de leur vie professionnelle et un épanouissement certain.
Alors, demain, tous indépendants ? Emmanuelle Barbara, avocate associée du cabinet August Debouzy, répond : « Il y a encore 85% de CDI parmi les emplois en France. On est encore loin d’être tous indépendants. »
Guillaume Cairou, Président de la Fédération des Entreprises de Portage Salarial (FRPS), retient que si 28% des Français sont intéressés par le travail indépendant, cela veut dire que 19 millions de personnes souhaiteraient créer leur propre emploi, soit un tiers de la population ! Selon lui, plusieurs solutions hybrides existent déjà et constituent un réel levier pour l’avenir.
Si des solutions existent, alors pourquoi le nombre de travailleurs indépendants n’augmentent pas plus vite aujourd’hui ? L’enquête Ipsos rendue ce matin nous offre un élément de réponse : les Français ne sont pas suffisamment informés. Les nouvelles formes d’emploi : qu’il s’agisse des plateformes, du temps partagé ou encore du portage salarial, sont aujourd’hui méconnue. Seul le statut de micro-entrepreneur, fortement médiatisé, semble être compris, du moins en apparence.
Quand la liberté a le goût du risque
Il existe également un risque de passer du bon vieux CDI au freelancing. En effet, abandonner le contrat de travail pour des contrats de prestations de services, c’est également laisser sur le chemin une certaine sécurité sociale comme l’assurance chômage par exemple. De plus, il est dommageable que l’affiliation à une mutuelle et une prévoyance ne soit pas obligatoire, mettant alors le travailleur indépendant dans une situation risquée.
Concernant l’accès au logement ou encore au crédit, qui constitue l’essence même d’un passeport pour la vie, il est parfois plus difficile pour les freelances comme le souligne Emmanuelle Barbara. La société actuelle est-elle prête à accueillir ces nouvelles formes de travail ?
Bien sûr, le risque n’est pas le même selon les secteurs d’activité, certains étant plus porteurs que d’autres. Dans l’informatique notamment, le risque pris par un travailleur de se lancer comme indépendant reste assez faible : les revenus sont élevés, les compétences sont rares et la demande est supérieure à l’offre. Finalement, un Freelance IT peut s’offrir une protection sociale personnelle, et se garantir un avenir serein sans danger. D’ailleurs, en plus de 10 ans de métier, aucun de nos freelances n’a rencontré de soucis pour accéder au crédit ou au logement. Le risque est bien différent pour un coursier ou un chauffeur VTC par exemple.
Et demain ?
Autour de la table, les intervenants s’interrogent : Quid de notre modèle social ? Comment faire en sorte de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain ? Emmanuelle Barbara nous dit : « Actuellement, nous sommes dans une période d’entre-deux. Celle-ci pose deux questions : est-ce qu’il faut modifier le modèle social ? Est-ce qu’on est capable de créer de vrais droits pour les indépendants ? ».
De son côté, Alexis Masse, secrétaire confédéral à la CFDT, est convaincu : « Les institutions ne sont plus adaptées à la montée du travail indépendant, et il faut les changer » ; « La protection sociale d’abord, on ne peut prendre des risques que lorsque l’on sait qu’on est protégé ».
Hervé Novelli, fondateur de WikiPME et ancien ministre, est du même avis à ce sujet : « La protection, nous devons la penser en dehors du cadre salarial. Elle ne peut pas être celle du CDI. Le régime universel ne peut pas être le même que celui du salarié. Il faut revoir toutes les protections à l’aune des besoins des individus. »
Sans aucun doute, la question de l’avenir des travailleurs indépendants et de leur protection sociale est au cœur des débats. Comme le dit Muriel Pénicaud, Ministre du Travail « Les révolutions technologiques bouleversent le monde du travail et les nouvelles formes d’emploi. Anticipons-les, l’avenir du travail se pense aujourd’hui. »
Il faudra toutefois faire preuve d’un peu de patience avant le grand bouleversement ! La bonne nouvelle est que l’éventualité de créer un troisième statut, hybride, a été complètement balayée. En effet, les groupes de travail s’orientent aujourd’hui vers une uniformisation des statuts et une couverture sociale attachée à la personne et non plus à l’emploi. Ce chantier d’envergure, prendra forcément du temps pour être efficace et respectueux des attentes des indépendants. En attendant, restons patients et optimistes !
De notre côté, nous allons continuer à changer le monde, petit à petit, en facilitant le freelancing et en développant le portage salarial en région, car une chose est sûre : Freelancing is #FutureOfWork !